samedi 22 octobre 2011

Vu du Québec : la Belgique vue de la Belle Province tabarnac ! (fort accent)


Il y a quelques années, j’ai entrepris d’aller faire mon Master en Sciences politiques en Belgique. Le but de mon voyage d’étude était assez simple : Québécois d’origine, Canadien pour certains, j’étais venu constater de visu le fonctionnement de la fédération belge. Nationaliste, il est certain que la répartition des pouvoirs entre les entités fédérées et l’appareil fédéral m’intéressait au plus haut point. De plus, je discernais certaines similitudes entre la situation belge et la situation canadienne. Mes deux années furent gratifiantes, autant pour ma connaissance de vos institutions que pour ma propre personne.


Par un hasard heureux (d’un point de vue politologique), je suis arrivé le 10 juin 2007. Mois très riche en actualité : c’était la journée de vos élections fédérales et le premier tour des élections législatives françaises, un mois à peine après l’intronisation de Nicolas Sarkozy au poste de président de la République. Pendant mes six premiers mois, aucun gouvernement n’a été formé. Pour quelqu’un qui vit dans un système électoral britannique où le gouvernement est connu dès le lendemain des élections, ce fut assez déconcertant : je constatais en pratique la constitution d’un gouvernement dans un système proportionnel.

Un premier gouvernement Verhofstatd, dit Verhofstad III (décembre 2007, formé le jour de mon retour pour Noël en sol québécois), Leterme 1er, Van Rompuy 1er, Leterme II, des élections puis plus d’un an sans gouvernement de plein exercice, ce qui est inconcevable chez nous. On constate alors que l’administration peut vaquer au fonctionnement de l’État belge, et fort probablement canadien et québécois, sans la légitimité d’un gouvernement élu. Situation peu orthodoxe chez nous mais qui me permettait de connaître davantage les tensions de votre système.

De plus, Bruxelles, capitale européenne, demeure une attraction médiatique lorsqu’il est question de politique internationale. La crise de l’euro, l’adhésion de la Turquie, vos relations avec la Russie, tant de sujets riches en rebondissements de toutes sortes. Mon voisin états-unien accapare beaucoup du temps d’antenne consacré aux nouvelles internationales, proximité oblige, bien que la diffusion des grèves en Grèce devienne récurrente.

Certes, vos enjeux ne sont pas les nôtres. Mais un regard extérieur apporte parfois un éclairage sur la situation. Bien qu'ayant quitté la Belgique en 2009, on m’a cordialement invité à tenir une chronique « Vu du Québec », sachant mon intérêt continu pour la politique belge. La question identitaire, qu'elle soit belge, flamande ou wallonne, m’intéresse toujours autant et votre crise politique suscite constamment mon attention.

Au courant des prochaines semaines, je vous proposerai donc une vision (la mienne) de la politique belge, vue par un Québécois. Sans prendre part à vos débats (j’adhère au principe de non-ingérence), j’oserai faire quelques remarques et vous exposer une vision externe de ce qui se passe chez vous. Je vous présenterai parfois comment se déroulent nos débats de société en comparaison avec les vôtres. Certes, je ne prétends pas apporter « la » Vérité. Cependant, la mise en perspective de ce qui se passe chez soi apporte parfois un regard nouveau sur ce qui nous arrive et nous permet de mieux affronter nos problèmes.

C'est donc sans prétention mais avec un réel plaisir que je publierai un article de façon hebdomadaire sur Be Politicus. Certes, déformation professionnelle oblige, j’aborderai fort probablement les questions identitaires. Néanmoins, ma lecture de vos journaux m’inspirera sans doute de futures interventions, que ce soit sur vos approches environnementales, sociales ou autres.

A la semaine prochaine !

Eric Berthiaume

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