mercredi 28 décembre 2011

Lecture saine (1)

Période de fin/début d'année oblige, "Be Politicus" n'échappera pas à la traditionnelle rétrospective, qui s'étalera sur plusieurs parties et nous permettra, à Céline et à moi-même, de vous présenter notre perception de l'année écoulée tout en nous permettant d'aborder les défis, nombreux, de l'année nouvelle.

Nous tenons à nous excuser pour notre présence plus que limitée sur ce blog en ce mois de décembre qui fut professionnellement particulièrement chargé. Notre volonté d'en faire un lieu de dialogue et de découvertes n'en sort fort heureusement en rien ébranlée. Nous remercions au passage notre ami Eric Berthiaume, qui aura, pour sa part, assuré la continuité de la rubrique "Vu du Québec" ;-)

Parce qu'il faut aussi savoir parler d'autre chose que de politique (ce qui nous arrive souvent, je vous rassure ;-) ) je me permets de vous présenter aujourd'hui un roman que j'ai récemment dévoré.

"La Bible de Darwin", de James Rollins, est un thriller haletant qui mêle conspiration (néo)nazie, physique quantique, manipulations génétiques, théorie de l'évolution et métaphysique. A priori, cela peut paraître particulièrement rébarbatif. Je fais moi-même partie de ces gens que les sciences ont longtemps rebuté à l'école. Mais le style de Rollins vous prend à la gorge dès la première page et ne vous lâche plus jusqu'au dénouement final !

Tout commence à Breslau (aujourd'hui Wroclaw, en Pologne), assiégée par l'Armée Rouge, en 1945. Un petit groupe de S.S. protège une jeune femme qui porte dans ses bras un nourrisson auquel l'officier qui mène le groupe semble attacher une importance toute particulière...

De nos jours, quelque part au Népal. Alors que le Dr. Lisa Cummings étudie les effets d'une ascension de l'Everest sans réserve d'oxygène, elle est emmenée de toute urgence dans un monastère qui semble avoir été frappé d'un mystérieux mal qui a rendu ses occupants fous au point qu'ils semblent tous s'être entretués.

Pendant ce temps, à Copenhague, l'agent Gray Pierce de la Sigma Force s'apprête à assister à une vente aux enchères portant sur un objet bien particulier : une Bible qui aurait appartenu à Charles Darwin lui-même...

Se basant sur des faits authentiques, James Rollins nous emmène dans la folie nazie de la hiérarchie raciale et de la théorie du "surhomme" qu'étaient censés incarner ces "bons Aryens"...

Il explique comment, mettant la science au service du IIIème Reich, certains des plus brillants cerveaux allemands imaginèrent des théories susceptibles d'accélérer le processus d'évolution. Nul ne sait réellement où en étaient exactement ces recherches, menées dans le plus grand secret. Il semble cependant, d'après les archives récemment déclassées dans les pays occidentaux, qu'elles aient été particulièrement avancées. 

L'un des instruments décris dans "La Bible de Darwin", appelé "Cloche", fut développé dans le cadre de ce programme et a réellement existé. Alimentée par un composé inconnu (le Xerum 525), on ne sait pas grand chose de son fonctionnement, si ce n'est que les savants travaillant sur le projet développèrent une étrange maladie qui finit par atteindre les villages avoisinants. Cette "Cloche" disparut à la fin de la Guerre. Les scientifiques qui avaient été associés aux recherches la concernant furent retrouvés exécutés par la S.S. On ignore à ce jour ce qu'il est advenu de cet engin...

Outre le rythme particulièrement haletant, l'intérêt de ce roman réside dans la vulgarisation des (nombreux aspects) scientifiques abordés (notamment le rôle potentiel de la mécanique quantique dans les mutations et l'évolution), ainsi que les aspects mystiques du nazisme, qui mettent en évidence l'irrationalité qui habitait ses plus importants dirigeants. Rollins pointe notamment du doigt Heinrich Himmler, chef de la S.S. Ce dernier était ainsi fasciné par les runes (alphabet utilisé par les populations germaniques au début de notre ère et dont la signification demeure à ce jour relativement sombre) et l'occultisme, ce qui l'amena notamment à lancer des expéditions chargées de retrouver le berceau de la "race aryenne" et ce, jusqu'au coeur de l'Himalaya...un élément dont s'est d'ailleurs inspiré Steven Spielberg pour son film "Indiana Jones et la dernière croisade". Mais ça, c'est une autre histoire ;-)

Quoi qu'il en soit, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce livre qui souligne le pouvoir immense (et potentiellement destructeur) de la science, mais aussi les nombreux mystères qu'il nous reste à éclaircir. Un de ces aspects se trouve notamment dans certains effets étudiés en mécanique quantique. Une vidéo valant mieux qu'un long discours, je terminerai cette première "critique littéraire" (en attendant la prochaine ;-) ) par une petite séquence du style "C'est pas sorcier". De quoi donner envie de retourner en classe de physique...mais sans les interros ;-)


Lecture saine de la semaine prochaine : "Dracula", de Bram Stoker

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