Les moments de crise
produisent un redoublement de vie chez les hommes.
Chateaubriand
Chateaubriand
Jaffa, c’est bien sûr un quartier/district de Tel-Aviv. Mais c’est aussi un film très touchant que Céline Vivier et l’association
D’un Bruxelles à l’autre vous ont proposé en projection privée le 21 décembre
dernier. Un film qui parle de la vie en Israël, sans stéréotype ni jugement ;
une histoire de famille complexe, triste, dramatique combinée à une histoire d’amour
puissante, forte, qui vaincra tous les préjugés, les aléas, l’accident, l’absence.
Sur fond de légères tensions culturelles entre Israéliens et Palestiniens
sous-jacentes là où ils vivent côte à côte, même si ce n’est pas le propos du
film qui, bien au contraire, tend à montrer que les choses arrivent, les
familles ont des secrets et se déchirent, des jeunes gens s’aiment et font des
enfants, au-delà de tout ça. Avec ou sans ça.
Quelle place a (pris) le travail
dans nos vies ? Travaillons-nous pour vivre ou vivons-nous pour travailler ?
N’avons-nous pas perdu le sens du mot loisir, le plaisir de se consacrer à des
activités agréables alors que nous courons tout le temps d’un rendez-vous à un
autre ? Questions essentielles et interpellantes s’il en est… A cause d’une
très mauvaise distribution des richesses qui a suivi la révolution industrielle
et ses progrès techniques, s’est en effet mis en place un monde industriel
parfois absurde dominé par le dogme de l’activisme. Car soyons honnêtes, il n’est
pas bien vu de ne rien faire, de flâner, de profiter de la vie. Seul le
rendement compte. Et en outre, l’action entraîne l’action, devenant une vraie drogue
augmentant à son tour le sentiment de culpabilité ressenti face à l’inactivité.
N’avez-vous pas parfois l’impression de passer à côté de quelque chose ? Rassurez-vous,
loin de moi l’idée de vous inciter à ne rien faire du tout ni de rester au lit
toute la journée aux frais de la princesse. Il y a juste que j’ai eu la chance
de voir l’Eloge de l’oisiveté*, d’après
Bertrand Russell et sa thèse du travail partagé, qui m’a rappelé certaines vérités pas toujours belles à voir, sur notre société actuelle qui réserve à peu le droit de jouir de
la vie en imposant par contre à beaucoup le travail pénible, aussi mal réparti
que la richesse.