Elle est battue. Violée. Tuée. Lapidée. Mutilée. Forcée à se prostituer. Humiliée. Morte à la naissance à cause de son identité sexuelle. Forcée de se marier. Piégée dans un mariage gris. Contrainte à se prostituer. Esclave sexuelle. Excisée. Plaisir passager du touriste sexuel. Battue. Suivie. Manipulée. Agressée verbalement. Menacée. Harcelée moralement, verbalement, psychologiquement, économiquement, moralement et/ou sexuellement.
Par un homme. Un père. Un frère. Un inconnu. Un voisin. Des militaires qui utilisent le viol comme arme de guerre. Un délinquant sexuel. Des jeunes. Une autre femme. Un groupe armé. Une bande criminelle. Un mari. Un concubin. Un patron. Un fils. Un ami. Sur ordre d’une autorité. Pour le fun. Par décision de justice. Par frustration. « Pour lui apprendre le respect ». Pour se défouler. Par tradition. Sous le coup de la colère. Ou juste comme ça.
C’est une femme, une jeune fille, une enfant. Comme moi, comme toi et tant d’autres. C’est elle. Elle n’a pas d’âge, elle est de tous les milieux sociaux, mais toujours perdante dans le rapport de force et de domination que lui impose l’autre. Piégée par le déséquilibre de pouvoir entre sexes. C’est une ombre qui trop souvent souffre en silence, surtout dans des pays sans loi pour les protéger ou aux lois imparfaites, où l’impunité et la discrimination règnent. La plupart du temps au sein d’un entourage qui ne veut rien voir, rien entendre, rien savoir. Encore aujourd’hui. Car si souvent la violence faite aux femmes n’est pas jugée à sa juste valeur.
Au-delà de la violence en elle-même, quand elle ne mène pas à la mort, il y a malheureusement aussi toujours ses conséquences : les blessures, physiques ou morales. Les maladies. Les troubles psychologiques. L’incapacité de travail. L’épuisement physique et émotionnel. La tentation du suicide. La perte de confiance en soi. L’isolement social. La perte d’emploi, de domicile, de garde des enfants. Vivre dans la peur, l’insécurité, la culpabilité. Dans tous les cas, une atteinte à la liberté de mouvement, aux choix personnels de vie, au bien-être.
Ici ou ailleurs, tout cela est bien évidemment inacceptable, intolérable, injustifiable et pourtant cela arrive sous nos yeux ; à une femme sur trois dans le monde, selon les enquêtes d’Amnesty International. Quatre millions rien qu’en Europe. La violation la plus répandue des droits fondamentaux dans le monde est la violence contre les femmes, dont la plus courante est celle perpétrée par un mari. Ainsi un couple sur cinq vit dans la violence. En Belgique, il y a près de 150 plaintes par jour pour violence conjugale (Rtbf.be 25/11/11).
Or chez nous, la violence, même au sein d’un couple marié ou non, est un délit puni par la loi. Celle –ci prévoit d’ailleurs que la peine puisse être deux fois plus lourde quand la violence a lieu au sein du couple. Depuis 2002, il y une loi sur le harcèlement au travail. Le stalking quant à lui est déjà repris dans le Code Pénal et la loi anti-discrimination est en place depuis 2003. Mais quand on voit les chiffres, on se dit que ça ne suffit pas…
Qu’il faudrait penser à un meilleur financement des structures d’accueil des femmes battues, à une meilleure prise en charge des victimes après l’agression, à plus de reconnaissance du travail des nombreuses ONG et associations en la matière. Et à une justice plus stricte envers les agresseurs pour une meilleure protection de la femme. C’est pourquoi, en cette Journée Internationale contre les violences faites aux femmes, il convient de s’associer, d’une manière ou d’une autre, aux initiatives de promotion des droits de la femme, qui font partie des droits fondamentaux et doivent donc être défendus et respectés. Car la promotion des droits des femmes auprès de tous peut éviter ces situations et mettre un terme à la violence.
Pour qu’elle n’arrive plus, qu’elles osent en parler ou que les autres, témoins, confidents, entourage, dans la mesure de leurs moyens interviennent pour arrêter la violence et protéger la victime mais soient aussi prêts à écouter cette dernière. Il faut que les femmes soient mieux informées de leurs droits et leur (re-) donner le courage de parler, d’agir, de réagir, de rompre le silence. De se réapproprier leur avenir. Pour leur réapprendre à se défendre – et pas seulement physiquement. A se protéger, à avoir ou reprendre confiance en elles, à être plus fortes. A utiliser leur potentiel. Leur rappeler qu’elles méritent d’être respectées. Une société moderne basée sur l’égalité entre les sexes, le respect et la tolérance passe aussi par la lutte sans compromis contre la violence faite aux femmes!
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