La presse revenait hier sur le traitement de faveur octroyé au groupe Arco, l'un des principaux actionnaires de Dexia, dans le cadre du rachat par l'Etat belge de ses actions à l'occasion de sa liquidation.
Rappelons que le groupe Arco était le holding financier du MOC, le Mouvement Ouvrier Chrétien, lui-même une branche de la CSC (le syndicat chrétien).
En tant que principal actionnaire de Dexia, Arco, issu d'une organisation si prompte à dénoncer les dérives du capitalisme, aurait dû voir que Dexia allait droit dans le mur.
Outre cette responsabilité, il est assez interpellant de voir les coopérateurs d'Arco bénéficier d'une garantie d'Etat (et donc de l'argent des contribuables) pour leurs actions (alors que cette garantie ne joue en principe que pour les livrets d'épargne !), quand on se rappelle qu'un sort tout à fait différent fut réservé aux actionnaires de Fortis...
Arco a joué et il a perdu. En tant qu'organisme privé, c'est à lui à assumer sa perte, aussi importante soit-elle. Et ce n'est pas l'argent qui manque au sein de la CSC (pas plus d'ailleurs qu'à la FGTB). Comme l'écrivait Ariane van Caloen dans "La Libre" hier matin : "Il est clair que cette garantie a été obtenue grâce au lobby puissant du milieu des syndicats chrétiens. Néfaste lobby...".
De fait, le traitement privilégié octroyé à Arco pose la question de l'inquiétante influence syndicale sur l'ensemble des rouages économiques, politiques et sociaux de notre pays. Lorsqu'un lobby devient assez puissant que pour influer sur nos institutions, la démocratie est en danger. Un audit de l'étendue de l'influence syndicale et de ses nuisances devient, plus que jamais, nécessaire.
N.B.: la caricature fait référence aux trois grands syndicats français, mais il me semble que l'esprit est tout à fait applicable aux deux grands syndicats belges que sont la CSC et la FGTB.
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